International – Europe : Taxes douanières et Médicaments

18/04/2025


La Confédération Européenne des Syndicats a réuni un Comité exécutif extraordinaire le 15 avril 2025 pour préparer une réponse à la guerre commerciale entre l’Union Européenne et les Etats-Unis.

Lors de cette discussion stratégique,  l’Institut européen de recherche syndicale (ETUI) a délivré ses 1ères estimations sur l’impact de cette guerre commerciale sur l’emploi. 

Dans un contexte incertain, fluctuant, et malgré  une suspension partielle des hausses tarifaires indiquées par l’administration Trump, l’ETUI estime que près de 750 000 emplois sont à risque à travers l’UE; soit une faible part de l’emploi total de l’UE mais avec un effet potentiellement dévastateur pour l’emploi manufacturier au vu de la concentration sectorielle des emplois menacés.

Même si l'impact varie  selon les Etats membres, l’imbrication des chaînes de valeurs européennes démontre un risque commun pour l’ensemble des économies européennes.

Pour l’ETUI, ces emplois sont à risque si la demande intérieure ou d’autres sources de demande extérieure ne viennent pas combler les pertes d’exportations causées par les hausses tarifaires. Pour rappel, la balance commerciale présente un surplus croissant pour l’Union Européenne avec un surplus significatif pour les biens et un déficit pour les services.

La question de la balance commerciale fait également l’impasse sur les dépendances stratégiques de l’UE vis à vis des US, notamment dans les TIC, dans les énergies ou encore la machinerie.

Au vu de la compétence exclusive de l’UE en matière commerciale, la discussion s’est principalement tournée sur la réponse de l’UE et sur la capacité du mouvement syndical européen à agir.

Depuis février, FO a participé à des réunions de travail avec la CES et la Commission sur  une réponse adaptée pour mettre fin à l’escalade de cette guerre commerciale tout en développant des mesures pour protéger les travailleurs impactés en Europe. 

 Les discussions sur l’activation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation ou sur la réactivation du mécanisme européen de réassurance-chômage lors du sommet social tripartite de l’UE le 19 mars 2025 en sont l'exemple.

Alors que certains affiliés ont repris l’offensive pour répondre à la guerre commerciale avec les US par le développement de nouveaux accords commerciaux avec d’autres régions du monde; avec la Chine implicitement, ou en remettant en question l’opposition de la CES à l’accord UE-Mercosur.

FO a alerté sur les risques de troquer notre indépendance aux US pour d’autres puissances aux standards encore moins démocratiques tout en appuyant sur l’opportunité de renforcer l’autonomie stratégique de l’UE et de la France, en lien étroit avec le Pacte pour une Industrie Propre et la réaffirmation d’une politique commerciale respectueuse des droits de l’Homme.

Et ce en se libérant progressivement de nos dépendances vis-à-vis d’autres puissances et d’autres blocs régionaux.

FO a partagé ses craintes pour l’emploi , tout en demandant de redoubler d’efforts sur le soutien de l’UE aux travailleurs impactés.

D’autres actions de la CES et ses affiliés auprès des institutions européennes ont été planifiées.

Face à l’instabilité actuelle en France, FO compte s’affranchir du chantier en panne de "la relance de l’implication des organisations syndicales dans le comité national de suivi de la politique commerciale" pour aborder avec les autorités françaises la guerre commerciale en cours.

A suivre...